/4172 – UE – Les politiques Energie-Climat européennes et le nucléaire … une Union désunie … Luxembourg – Belgique – Pays Bas…

4172 – UE – Les politiques Energie-Climat européennes et le nucléaire … une Union désunie … Luxembourg – Belgique – Pays Bas…

L’Europe et le nucléaire : épisode 1 – le Luxembourg

Episode 1 – le Luxembourg

Nous avons déjà abondamment couvert la question de la taxonomie Européenne des investissements durables dans la newsletter des Voix. Nous l’avons mentionnée dès décembre 2018, et la criticité du sujet nous a encouragé, très tôt et malgré notre évident complexe de David contre Goliath, à y dédier une proportion significative de nos ressources limitées :

  • Des actions concrètes entreprises auprès de la Commission Européenne et du Parlement Européen avec des réponses aux consultations ouvertes, des contacts directs et des lettres ouvertes aux parlementaires européens, pour lesquels nous avons mobilisés nos alliés européens en leur fournissant des éléments prêts à l’emploi.

  • Les bases posées pour d’autres actions à venir comme l’inscription au registre européen de la transparence.

  • L’immense privilège et la reconnaissance ultime de voir notre candidature rejetée à la « Plateforme pour le financement soutenable » montée par la Commission, tout comme les autres candidatures pronucléaires. Cette plateforme aurait pu être la toute dernière chance d’empêcher que l’énergie nucléaire ne soit complètement bannie de la liste des investissements « soutenables », base des décisions à venir de l’Europe et des États membres.

Aujourd’hui les décisions prises au niveau européen sont de plus en plus hostiles à l’énergie nucléaire existante ou à venir, même si le nucléaire représente 108 réacteurs, 1 million d’emplois, un revenu annuel de 100 milliards € et 26 % de l’électricité européenne (pilotable et très bas carbone).

Cette hostilité est visible dans les discussions actuelles sur la Taxonomie Européenne, le Plan de relance et le Green New Deal Européen, qui favorisent tous le gaz plutôt que le nucléaire, bien que cette énergie soit 50 à 100 fois moins nocive pour le climat. Elle est visible dans les efforts de sape à l’encontre du traité Euratom, dernier bastion pour ceux qui espèrent une Europe indépendante, prospère et décarbonée.

Les décisions au niveau européen ont un impact sur tous les États membres et leurs lois nationales. Malgré les fantasmes qu’il évoque, le processus de décision européen est en réalité plus complexe que secret, plus dépendant des politiques intérieures et des enjeux des pays que bureaucratique, et finalement pas si inaccessible que ça… à nous, citoyens européens.

Mais comme pour comprendre la politique et les décisions de l’Union Européenne, il faut d’abord comprendre l’Union Européenne elle-même, nous avons donc décidé de nous lancer dans une série de newsletters sur des pays clé ou emblématiques en Europe, et sur leur relation au nucléaire, à l’Union Européenne et à leurs voisins.

Comment trouvent-ils un équilibre entre leur sens d’appartenance commune et leur compréhension des enjeux auxquels nous faisons tous face, et leur propre approche culturelle ou économique du nucléaire ?

Commençons par un pays dont le rôle dans l’Union est aussi discret qu’influent, en cohérence avec sa place historique, économique et géographique en son sein : le Luxembourg, patrie de Jean-Claude Juncker.

Le Luxembourg et l’énergie nucléaire … cachez ce réacteur…

Par Silviu HERCHI, cadre en informatique, résident au Luxembourg depuis 2008, et passionné par les questions énergétiques en général et la contribution du nucléaire au challenge du dérèglement climatique en particulier.

Au Luxembourg, le pouvoir politique n’a jamais fait un mystère de sa politique anti-nucléaire. Le pays de 600.000 habitants et d’une surface comparable à celle d’un département français affirme depuis longtemps que la présence de réacteurs étrangers proches de ses frontières menace son existence même. A moins de 10 km de la frontière française se trouve Cattenom et ses quatre réacteurs de 1300 MW. Côté belge, Tihange a trois réacteurs de 1000 MW à moins de 60 km de la frontière.

Localisation des centrales proches du Luxembourg. Carte Google

85% des 6,5 TWh d’électricité consommés chaque année au Grand-Duché de Luxembourg sont importés

Cette méfiance profonde à l’égard de l’énergie nucléaire nourrit une politique déterminée sur tous les sujets liés au nucléaire dans les pays voisins – et ceci malgré une dépendance totale envers ces mêmes voisins pour l’électricité : 85% des 6,5 TWh consommés chaque année au Grand-Duché de Luxembourg sont importés. Un tiers provient de France et de Belgique.

Ceci n’empêche pas le gouvernement luxembourgeois de prendre une position anti-nucléaire très claire envers ses voisins.

En 2012, sous la présidence Hollande, la France avait décidé de réduire la part du nucléaire dans le mix à 50% en 2025. Cependant, en 2017, la présidence Macron a décidé de décaler cet objectif à 2035. La principale raison du report était que le maintenir aurait signifié ajouter 11 GW de centrales à gaz dans le mix, donc augmenter considérablement les émissions du système électrique. Le report a été lourdement critiqué par les autorités luxembourgeoises, qui avaient fait part publiquement de leur souhait que Cattenom fasse partie des centrales arrêtées.

Les panaches blancs de Cattenom flottent au-dessus de Dudelange au Luxembourg. Malgré une idée répandue, ces volutes sont composées d’eau pure. Presque toute l’eau prélevée dans le cours d’eau y est rendue immédiatement ; seuls 3% s’évaporent dans les tours de refroidissement. Ces gouttelettes d’eau ne participent pas au réchauffement global anthropique, puisqu’elles rejoignent le cycle naturel de l’eau, contrairement au CO2, au méthane et aux oxydes d’azote des centrales thermiques qui s’accumulent dans l’atmosphère. Photo Andreas von Astiburg @astiburg

Le gouvernement luxembourgeois martèle ses inquiétudes à chaque occasion, et la fermeture de Fessenheim en juin de cette année en a fourni une supplémentaire – le Luxembourg est allé jusqu’à « conseiller » à EDF de fermer Cattenom et la remplacer par une centrale solaire.

Les attaques ont été suffisamment marquées pour que la ministre de l’énergie belge les qualifie d’« incident diplomatique majeur »

La Belgique n’est pas non plus à l’abri des attaques du Luxembourg, qui a exprimé à de nombreuses reprises ses inquiétudes à propos du redémarrage de Tihange après la découverte de microfissures dans les cuves des réacteurs. Plus récemment, l’annonce de l’ONDRAF – l’office belge en charge de la gestion des déchets nucléaires – qu’il étudiait la possibilité de stockage en couche géologique profonde a donné lieu à une communication agressive du ministère de l’écologie luxembourgeois. Les attaques ont été suffisamment marquées pour que la ministre de l’énergie belge les qualifie d« incident diplomatique majeur » et accuse les autorités luxembourgeoises de diffuser de la désinformation. Elle visait par cela les communications impliquant que le projet menaçerait la vie des citoyens luxembourgeois.

La Ministre de l’Environnement Carole Dieschbourg, présentant au cours d’une conférence de presse en mai de cette année une carte des sites potentiels envisagés par la Belgique pour enfouir des déchets. La Belgique a ultérieurement qualifié cette carte et les affirmations qui l’accompagnaient de « désinformation ». Photo SIP/Emmanuel Claude

L’Allemagne est le seul voisin à trouver grâce aux yeux du Luxembourg

Le Luxembourg a également voté une nouvelle législation cette année pour autoriser les citoyens à attaquer en justice les producteurs électronucléaires étrangers dans le cas d’un accident nucléaire. L’opposition a rapidement mis en évidence les faiblesses légales du texte (le plaignant n’aurait aucune obligation d’établir la responsabilité du producteur accusé dans la survenue des dommages). De même, l’argument moral est difficile à entendre quand on sait que la portion d’électricité nucléaire importée de France et de Belgique est restée stable pendant la législature. Enfin, les investissements continus du fonds de retraite de l’état dans EDF et Engie, les deux sociétés exploitant les centrales de Cattenom et Tihange, sont incompréhensibles dans un contexte où le gouvernement juge cette électricité inacceptable.

L’Allemagne est le seul voisin à trouver grâce aux yeux du Luxembourg. Les émissions très élevées de CO2 de sa production électrique, et de façon plus immédiate les émissions toxiques des centrales à charbon, ne semblent pas être un problème pour le gouvernement, tant que l’Allemagne ferme des réacteurs, et ce malgré l’impact immédiat et à long terme sur la santé de la population.

Le Luxembourg est régulièrement recouvert par les fumées toxiques des centrales à charbon allemandes  Le Luxembourg est régulièrement recouvert par les fumées toxiques des centrales à charbon allemandes – mais le pays s’inquiète plus pour des problèmes hautement improbables survenant dans les centrales belges et françaises. Image Europe Beyond Coal

Le gouvernement luxembourgeois n’a pas hésité à emprunter des « faits alternatifs » aux discours mensongers de certaines ONG

Au niveau européen, l’attitude « pas de ça chez nous » s’étend jusqu’à essayer d’empêcher d’autres pays de bénéficier des avantages de l’électronucléaire. Avec l’Autriche et l’Allemagne, le Luxembourg est un membre très actif de la coalition qui essaie de bloquer tout nouveau projet. Le Luxembourg et l’Autriche ont traîné le Royaume Uni et la Hongrie devant la Cour Européenne de Justice, et ont demandé qu’on leur interdise d’aider les projets nucléaires avec des fonds publics. Ces actions légales ont été un échec jusqu’à présent, et l’Autriche s’est pourvue en cassation après avoir perdu en première instance puis en appel. Il est à noter que la France, la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Pologne et la Roumanie s’opposent à la coalition sur ce sujet.

Dans le contexte de ces batailles juridiques, le gouvernement luxembourgeois n’a pas hésité à emprunter des « faits alternatifs » tout droit sortis des discours mensongers de certaines ONG en ce qui concerne les émissions de CO2 du nucléaire. Selon le site du Luxembourg détaillant les raisons de soutenir l’action autrichienne, « il a été scientifiquement démontré […] qu’on aboutit à une émission de dioxyde de carbone considérable par kWh produit. L’énergie nucléaire n’est en rien comparable aux formes de production d’énergie qui sont réellement durables, sur base de l’énergie solaire, de l’énergie hydroélectrique, éolienne et ainsi de suite ». Les conclusions du GIEC contredisent totalement ces affirmations et placent le nucléaire au même niveau ou au-dessus de n’importe quel renouvelable*.

Ce que les autorités doivent maintenant réconcilier, c’est leur profond sentiment anti-nucléaire et leur besoin toujours croissant d’électricité bas carbone

Le Luxembourg est actuellement le pays européen le plus dommageable pour le climat par habitant.

Avec 20 tonnes d’équivalent CO2 par an, un luxembourgeois génère plus du double d’un Allemand, et se rapproche plus des résidents des pétromonarchies du Golfe Persique que des européens. Pire encore, depuis 2016 les émissions sont reparties à la hausse, à l’inverse de la tendance européenne. Le transport routier, responsable de 40% de ce résultat catastrophique, est maintenant une des cibles du gouvernement, qui a récemment commencé à agir en faveur de son électrification.

Ce que les autorités doivent maintenant réconcilier, c’est leur profond sentiment anti-nucléaire et leur besoin toujours croissant d’électricité bas carbone. Entre temps, ils continueront probablement à professer la politique du beurre et de l’argent du beurre en espérant la décroissance des émissions tout en demandant la fermeture de centrales nucléaires.

Notes

*L’intensité en carbone de chaque source d’électricité est déterminée sur la base du cycle de vie complet (extraction, transport, transformation, démantèlement, gestion des déchets, etc.). Le GIEC, issu des Nations Unies, a établi les valeurs médianes suivantes, sur l’ensemble du cycle de vie, exprimées en grammes d’équivalent CO2 :

  • Nucléaire 12 g/kWh

  • Eolien 11-12 g/kWh

  • Hydro 24 g/kWh

  • Photovoltaïque 41-48 g/kWh

  • Gaz 490 g/kWh

  • Charbon 820 g/kWh

Ceci a été publié dans l’annexe III du 5e rapport du GIEC, page 1335.

Le nucléaire français a un impact encore plus faible grâce à des spécificités techniques sur l’ensemble du cycle de vie, et a été calculé à 5,3 g CO2/kWh dans une étude publiée dans une revue scientifique à comité de lecture (cf. Table 2).


source/ https://www.voix-du-nucleaire.org/les-politiques-energie-climat-europeennes-et-le-nucleaire-une-union-desunie-ep1/

L’Europe et le nucléaire : épisode 2 – la Belgique

Episode 2 – la Belgique

Les politiques Energie-Climat européennes et le nucléaire : une Union désunie

2ème épisode de notre série sur le Bénélux, nous abordons aujourd’hui un pays à l’actualité énergétique et donc climatique brûlante : la Belgique.

Traduisant dans sa politique intérieure les grandes et petites contradictions qui agitent l’Union Européenne avec laquelle il partage sa capitale, ce grand petit pays concentre en ce moment dans le débat concernant la fermeture prochaine de ses centrales nucléaires toutes les conséquences que produit l’incohérence entre objectifs climat (encore durcis par le Conseil européen des 10 et 11 décembre à 55% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990) et politiques énergétiques qui négligent le simple critère de gCO/kWh : hausse des émissions de gaz à effet de serre, subventions accordées à des capacités fossiles, importation d’énergies fossiles, pertes de compétences ainsi que de capacités d’énergies décarbonées… au nom de la transition énergétique.

Nous avons voulu avec cette newsletter rentrer pour une fois dans le détail des mécanismes à l’œuvre : où l’on voit sous nos yeux ébahis qu’à chaque fois que les partis Verts sont intervenus leur revendication principale a été une réduction de la part du nucléaire plutôt que des mesures de préservation du climat ou de l’environnement, que les mécanismes de capacité payés par l’état belge au profit d’acteurs privés des énergies fossiles deviennent incontournables, et que finalement il est fait peu de cas, ou en tous cas pas assez, et certainement ni assez loin en Europe ni assez fort, de la conclusion à laquelle cette politique amène : la sortie du nucléaire va faire passer la Belgique de 23% de fossiles dans son mix électrique en 2020 à 72% en 2030.

La politique énergétique belge … sur la voie d’une anti-transition

Par MATTHIAS MEERSSCHAERT

Titulaire d’un Master en philosophie avec spécialisations en économie et communication, Matthias a travaillé 10 ans en tant que conseiller polyvalent en relations publiques à Bruxelles et à Londres, pour rejoindre depuis 2011 le Forum nucléaire belge en tant que responsable des relations et des affaires publiques..

LE CHOIX DE LA BELGIQUE ET SES CONSEQUENCES SUR LE CLIMAT, L’EMPLOI ET LES PRIX

Le marché de l’électricité belge se caractérise par la sécurité de son approvisionnement, des prix stables et une empreinte carbone qui est meilleure que la moyenne européenne. Les sources d’électricité bas carbone fournissent environ les deux tiers de la production nationale. En partie parce que le pays accélère ses efforts pour déployer du renouvelable (principalement de l’éolien terrestre et off-shore, et du photovoltaïque, bien que l’objectif de 13% ne soit pas encore atteint). Mais surtout grâce aux deux centrales nucléaires qui fournissent la moitié de la production nationale : 3 réacteurs à Tihange et 4 à Doel. Avoir accès à une électricité abondante, fiable, à un prix acceptable et stable est crucial pour les activités économiques du pays, par exemple pour l’industrie pétrochimique du port d’Anvers, pour en nommer une seule.

Tout ceci a mené à la situation actuelle, où les sept réacteurs représentant 6 GW doivent être arrêtés entre 2022 et 2025

Tout ceci pourrait subir un arrêt brutal dans les années à venir, puisque le gouvernement actuel (une vaste coalition entre les partis libéral, socialiste, vert et chrétien-démocrate, surnommée coalition Vivaldi avec comme premier ministre l’ancien responsable du parti libéral Alexander De Croo) a confirmé le plan de fermeture de tous les réacteurs pour 2025. C’est seulement la seconde fois dans l’histoire que les parties « verts » font partie de la majorité. La première était entre 1999 et 2004, quand la loi concernant la fermeture a été instituée et votée au parlement (une condition sine qua non pour que ces partis entrent au gouvernement). Depuis, le planning d’arrêt a été adapté à deux reprises, avec une prolongation de 10 ans pour les trois réacteurs les plus anciens, Doel 1 et 2 et Tihange 1, accordée par les gouvernements précédents, afin de garantir la sécurité de la fourniture de courant. Tout ceci a mené à la situation actuelle, où l’ensemble des sept réacteurs représentant 6 GW doivent être arrêtés entre 2022 et 2025.

Centrale nucléaire de Doel
Photo RTL

Pour éviter des black-out dans les années à venir, Elia, l’opérateur du réseau de transport national, a calculé qu’une capacité additionnelle de 3,9 GW sera nécessaire. Soit en important (la Belgique est parmi les pays les mieux connectés en Europe, mais les liens actuels ne suffiront pas), soit en construisant des nouvelles centrales. Aucune de ces centrales (principalement du gaz, malgré les plans ambitieux pour le renouvelable de la ministre Vert actuelle) n’a cependant été construite, et dans le marché actuel aucun investisseur privé n’est intéressé pour construire des nouvelles centrales sans des aides de l’état. Ainsi, un mécanisme a été mis en place en 2019 par le gouvernement précédent avec le soutient des partis écologistes, qui étaient à l’époque dans l’opposition, grâce à une « majorité variable » (wisselmeerderheid). Connu sous le nom de MRC (Mécanisme de Rémunération de Capacité), ce dispositif d’aide est actuellement en revue par la Direction Générale de la Concurrence de la Commission Européenne pour s’assurer qu’il est en conformité avec les règles sur les aides d’état. Ce genre de revue prend habituellement environ 12 mois.

Des journalistes ont posé des questions à propos de cette affirmation, en faisant remarquer que remplacer du nucléaire par du gaz est exactement l’inverse d’une soi-disant transition du carboné vers le bas-carbone»

Pendant ce temps, la nouvelle ministre fédérale de l’énergie, Tinne Van der Straeten (parti Vert) a affirmé que la sortie du nucléaire n’est pas un objectif, mais « un moyen d’effectuer la transition d’une source d’électricité intensive en carbone et chère vers un réseau bon marché et bas carbone ». Des journalistes ont posé des questions à propos de cette affirmation, en faisant remarquer que remplacer du nucléaire par du gaz est exactement l’inverse d’une soi-disant transition du carboné vers le bas-carbone. Confrontée à ce paradoxe, la ministre a défendu sa politique en comparant la transition et l’augmentation des rejets de CO2 dans les années à venir avec la rénovation d’une maison : « il faut d’abord affronter la poussière, mais à la fin on est heureux du résultat. Ça empire avant de s’améliorer »

Ministre fédérale de l’Energie Belgique Tinne Van der Straeten
Photo BELGA

Mais ceci pourrait ne pas être le chant du cygne pour le nucléaire. Alors que certains se sont félicités de la décision du nouveau gouvernement de définir enfin une perspective claire après deux décennies d’incertitudes à propos de la politique énergétique belge, le gouvernement lui-même a entretenu cette incertitude en laissant la porte ouverte à une éventuelle prolongation pour deux réacteurs (Doel 4 et Tihange 3). Une évaluation indépendante est en cours et doit rendre ses conclusions en novembre 2021. Si elle devait prévoir des risques potentiels sur la sécurité de l’approvisionnement, le gouvernement prendrait les mesures adéquates comme par exemple l’ajustement du planning pour une capacité jusqu’à 2 GW. Ce à quoi Engie Electrabel, qui exploite les réacteurs, a répondu que fin 2021 il sera tout simplement trop tard pour commencer les travaux d’extension de durée de vie sur les réacteurs concernés.

Centrale nucléaire de Tihange

L’IMPACT D’UNE SORTIE DU NUCLÉAIRE

Si la Belgique décidait de sortir entièrement du nucléaire en 2025, l’impact serait substantiel sur la sécurité d’approvisionnement, les émissions de dioxyde de carbone, l’emploi, la maîtrise du nucléaire, le prix de l’électricité, et de nombreux autres paramètres.

Pour ce qui concerne le prix de l’électricité, on estime qu’une sortie complète en 2025 pourrait en doubler le coût d’ici 2050i, avec des investissements supplémentaires de 36 milliards d’euros entre 2010 et 2030ii. Le déficit commercial belge pourrait s’accroître de 3,7 €/MWh d’ici à 2030iii et le coût des importations d’électricité pourrait augmenter jusqu’à 300 millions d’eurosiv. Des études plus récentes ont conclu qu’une sortie du nucléaire pourrait impliquer un coût supplémentaire entre 134 millions et 1 milliard d’euros par an. Toutes ces conclusions inquiétantes viennent d’études indépendantes émanant de scientifiques, think tanks et organismes de recherche.

Les émissions de gaz à effet de serre en 2030 seraient supérieures de 47% à celles de 2010

Quant à l’impact sur le climat de cet arrêt, plusieurs études indépendantes sur le sujet sont arrivées à des conclusions tout aussi inquiétantes. Les émissions de dioxyde de carbone de la production d’électricité pourraient tripler d’ici 2050 après une sortie du nucléairev, avec 4 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an d’ici 2030vi, et 19 millions de tonnes par an à partir de làvii. Les émissions de gaz à effet de serre en 2030 seraient supérieures de 47% à celles de 2010viii. Tout ceci serait le résultat du fait que la part d’électricité à base de fossiles, actuellement 27% de la production nationale, atteindrait un pic de 72% en 2030ix, avec pour résultat une augmentation sévère des émissions, totalement contraire aux objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat de 2015 auxquels la Belgique s’est engagée. L’énergie nucléaire est clairement une partie de la solution pour la protection du climat, en tant qu’excellent complément à l’énergie renouvelable..

Une sortie du nucléaire impacterait négativement l’industrie dans d’autres domaines que l’énergie

Pour ce qui concerne l’emploi, le plan actuel pourrait avoir comme résultat la perte directe de 7 000 postes, sans mentionner les emplois parmi les sous-traitants. De façon plus globale, une sortie du nucléaire aurait un impact négatif sur la position internationalement reconnue de la Belgique en tant que pôle de compétences sur l’énergie nucléaire – actuellement le pays dispose d’une expertise approfondie dans les différents domaines, de la recherche fondamentale et appliquée à la médecine, et dans le cycle de vie des installations nucléaires, de l’ingénierie à la construction, le démantèlement et la gestion des déchets. Ainsi, une sortie du nucléaire impacterait négativement l’industrie dans d’autres domaines que l’énergie, et pourrait provoquer sur le long terme une véritable « fuite des cerveaux ». Les travailleurs des centrales de Doel et Tihange ont soulevé cet aspect récemment, en mettant en avant le grand nombre d’emplois en jeu et en rappelant aux politiques que le savoir-faire belge en termes de nucléaire sera fortement impacté. Ils se sentent trahis : « quand 500 emplois ou plus risquent de disparaître, les médias et les politiciens se font l’écho de la désapprobation collective. Ici, 7 000 emplois ou plus risquent de disparaître et personne ne semble réagir » a déclaré un ouvrier de Doel. Les syndicats ajoutent : « c’est une bien triste première pour la Belgique : jamais auparavant dans l’histoire économique du pays un gouvernement n’avait décidé d’arrêter l’exploitation d’un centre industriel – un centre qui pourrait garantir des opérations sures et fiables pour encore au moins deux décennies ».

LE DÉBAT PUBLIC

Une étude menée par le think tank britannique indépendant EMBER a déclenché le débat public et un véritable tsunami de commentaires de la part de chercheurs, think tanks, fédérations industrielles et experts de l’énergie, qui ont publiquement et à de multiples reprises remis en question la politique énergétique belge. L’étude concluait que la Belgique, actuellement parmi les meilleurs pays en termes de décarbonation du secteur électrique et énergétique, sera parmi les 7 pays les moins performants en 2030, après la sortie du nucléaire et l’ajout de gaz, et un des deux seuls pays de l’Union Européenne dans lesquels la part de fossile dans la génération de courant va augmenter entre maintenant et 2030. L’autre pays est la Suède, où le fossile passera de 2,24% à 2,27%. En Belgique, il doit passer de 39% à 59%…

Les mouvements environnementalistes « traditionnels » défendent âprement la politique anti-nucléaire et pro-gaz

Ceci a bien entendu augmenté la pression et a globalement été perçu comme le premier véritable obstacle pour le nouveau gouvernement, en place depuis seulement huit semaines. Des journalistes ont estimé que le sujet continuera de peser au-dessus de la tête du gouvernement comme une épée de Damoclès. Dans le débat public qui a suivi, il est d’autant plus ironique que les mouvements environnementalistes « traditionnels », qui ont un lien historique fort avec les partis verts (de nombreux anciens membres actifs de ces mouvements occupent maintenant des positions dans les divers cabinets Verts) défendent âprement la politique anti-nucléaire et pro-gaz. Des experts de diverses provenances, depuis les nouveaux environnementalistes comme le mouvement Ecomoderniste et jusqu’au experts et chercheurs indépendants, ont ouvertement exprimé leur désaccord avec cette transition anti-écologique. Certains affirment que le gouvernement applique l’agenda dogmatique et anti-nucléaire du parti Vert, malgré ses coûts, uniquement pour garder la coalition soudée.

51% des interrogés préfèrent une combinaison de renouvelables et nucléaire par rapport aux alternatives. Le scénario actuel du gouvernement n’est soutenu que par 22%

Quelle que sera la conclusion de l’intense débat public, l’opinion publique a une vue très nuancée sur la technologie nucléaire. Le dernier sondage date d’il y a seulement quelques semaines, avec le gouvernement actuel déjà en place. Un échantillon représentatif de 1.000 Belges ont répondu à un sondage en ligne, et les résultats sont remarquables. Les participants ont été à 44% en faveur d’une prolongation des centrales nucléaires (41% contre), principalement pour assurer la sécurité de l’approvisionnement, et ce parce qu’une majorité (51%) craint que les centrales de remplacement ne soient pas prêtes à temps.

Enfin, une majorité de 51% préfèrent une combinaison de renouvelables et nucléaire par rapport aux alternatives. Le scénario actuel du gouvernement, lui, n’est soutenu que par 22% de la population…

Evolution (du mix) de la production nette en TWh

Evolution de la production de courant belge par source d’électricité
Rapport du Bureau Fédéral du Plan, 2017

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Notes

 Interview with Tinne Van der Straeten, Le Soir newspaper, 24 october 2020 https://plus.lesoir.be/333574/article/2020-10-24/tinne-van-der-straeten-la-premiere-etape-cest-geler-la-facture-energetique

 https://twitter.com/terzaketv/status/1328778692781363200

 EnergyVille, 2020 https://www.energyville.be/pers/energyville-lanceert-aanvullende-systeemscenarios-voor-elektriciteitsvoorziening-belgie-2030

 https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2020/11/18/vivaldi-zet-een-nucleaire-val/

https://ember-climate.org/wp-content/uploads/2020/03/Ember-2020GlobalElectricityReview-Web.pdf

 Polaris survey, october 2020

i Federal Planning Bureau, 2030 Climate and Energy Framework for Belgium – Impact assessment of a selection of policy scenarios up to 2050, 2015

ii Federal Planning Bureau, 2030 Climate and Energy Framework for Belgium – Impact assessment of a selection of policy scenarios up to 2050, 2015

iii Energyville, Energy Transition in Belgium: Choices and Costs, 2017

iv Energyville, Energy Transition in Belgium: Choices and Costs, 2017

v PricewaterhouseCoopers, Successes in the Energy Transition, 2016

vi Energyville, Energy Transition in Belgium: Choices and Costs, 2017

vii Energyville, Energy Transition in Belgium: Choices and Costs, 2017

viii FOD Economy & Federal Planning Bureau, Prospective study Emlectricity 2030, 2015

ix Federal Planning Bureau, Toelichting bij sommige uitdagingen voor het Belgische energiebeleid in het kader van klimaatdoelstellingen


SOURCE/ https://www.voix-du-nucleaire.org/les-politiques-energie-climat-europeennes-et-le-nucleaire-une-union-desunie-belgique/

L’Europe et le nucléaire : épisode 3 – les Pays Bas

Les politiques Energie-Climat européennes et le nucléaire : une Union désunie

Un nouvel espoir. Un pays qui prend ses objectifs climatiques au sérieux. Un pays qui fait appel à un panel d’experts techniques reconnus pour l’aider à y répondre. Un pays qui fait confiance dans ses conclusions et se penche sur la question des bénéfices et des risques comparés des alternatives qui s’offrent à lui. Un pays qui s’affranchit des modes pour évaluer ce qui est de son intérêt objectif, et long terme. Un pays qui s’autorise à changer d’avis parce qu’il a réfléchi sur la base d’éléments nouveaux.

C’est l’exemple… lumineux, n’ayons pas peur des mots tant il semble parfois que l’obscurantisme gagne, que donnent les Pays-Bas en choisissant le nucléaire pour les aider à répondre à l’urgence climatique.

A la provocation de Greenpeace qui se félicitait bruyamment que le gouvernement néerlandais soit condamné par la justice le 9 octobre 2019 pour insuffisance climatique, celui-ci a répondu avec sérieux et responsabilité… en instruisant le redémarrage du programme nucléaire plutôt que sa fermeture définitive. Un vrai moment de grâce Belgique.

L’une dangereuse : les opposants ont compris, lorsqu’ils ont dû associer la sortie du nucléaire, caprice idéologique, à la sortie des fossiles, impératif climatique, pour éviter que le cas néerlandais ne se reproduise, que cette simple association de mots fonctionnait, était même suffisante pour induire en erreur des générations entières.

L’autre réjouissante dont nous sommes témoins aujourd’hui : les Pays-Bas vont bel et bien se remettre sur le chemin de la réduction de leurs émissions par un recours accru au nucléaire.

Certes le développement du nucléaire aux Pays-Bas ne fera que compenser la perte annoncée des capacités nucléaires belges et de ce qu’il en reste en Allemagne. L’Europe n’y aura rien gagné et il lui restera à adopter une politique énergie-climat systémique cohérente, volontariste, pragmatique et ambitieuse.

Mais il suffit parfois d’un pays, d’un peu d’exemplarité, pour susciter le doute, l’étincelle d’une première prise de conscience pour que l’ensemble bascule.

Alors je ne sais pas vous, mais ici, aux Voix, c’est ce qu’on a mis dans notre lettre au Père Noël.

Et comme les Voix ont grandi maintenant, on ne s’est pas contenté de la lettre, on a aussi concocté une année 2021 du tonnerre, avec plein d’étincelles pour susciter plein de prises de conscience. Wait and see Belgique, ou mieux encore : Come and join.

Myrto,

pour les Voix

Un nouvel espoir … la prise de conscience climatique des Pays-Bas réveille leur intérêt pour le nucléaire

Par MATHIJS BECKERS
Mathijs est réalisateur de documentaires et a écrit quatre livres sur le changement climatique et l’énergie nucléaire. Il est récemment devenu président de e-Lise, une ONG néerlandaise visant à créer l’environnement nécessaire pour le déploiement de nouveaux réacteurs nucléaires.

Bien que les Pays-Bas aient été un des pionniers de l’électronucléaire en Europe, en installant un des tout premiers réacteurs à Dodewaard en 1969, aujourd’hui le réseau électrique national est surtout alimenté par du gaz, du charbon et de la biomasse. L’énergie nucléaire est limitée à seulement 3-4% de la production, avec un unique réacteur en exploitation à la centrale de Borssele, alors que les fossiles représentent 75% de l’électricité… En fait, l’ensemble de l’économie néerlandaise fonctionne principalement à base de pétrole et de gaz, avec une consommation annuelle d’énergie primaire d’environ 1150 TWh. Avec le réchauffement climatique qui devient une question de plus en plus urgente, il apparaît évident pour la population et le gouvernement que le mix énergétique actuel n’est pas soutenable. L’idée d’une transition vers des sources d’énergie plus propres est maintenant acceptée par la plupart des Néerlandais.

Depuis la ratification de l’Accord de Paris sur le Climat, le gouvernement néerlandais a exploré les diverses façons de réduire les émissions de carbone de la production et la consommation d’énergie. Lors d’une série de Discussions sur le Climat, les diverses parties impliquées ont essayé de former une stratégie de transition énergétique basée sur le vent, le solaire et la biomasse. En conséquence, le gouvernement a décidé de soutenir le déploiement de parcs éoliens en externalisant les coûts de connexion au réseau, ainsi que la biomasse en la subventionnant.

Le nucléaire a été exclu parce que le Ministère des Affaires Economiques et du Climat avait conclu à tort que de nouvelles centrales ne pourraient pas démarrer avant la date limite de 2030, date fixée arbitrairement comme limite. Le Ministère ignorait également qu’une part significative de l’énergie resterait encore à décarboner entre 2030 et 2040.

nuclear-power-plant-near-borssele-netherlands-july-owned-run-company-epz-153129318  centrale nucléaire de Borssele, 

Entre 70% et 90% de la population néerlandaise est en faveur de l’énergie nucléaire

Une fois que les résultats des Discussions sur le Climat ont été présentés, la population a fait preuve d’un grand intérêt pour le sujet. L’idée que le pays devait arrêter l’exploitation du gaz était largement partagée, mais le fait de devoir brûler beaucoup plus de biomasse pour ce faire semblait très contre-intuitif. Les Néerlandais semblent aussi réaliser qu’ils auraient besoin d’une quantité d’éolien terrestre énorme, ce qui est difficile dans un pays aussi petit et densément peuplé.

En 2018, le soutien populaire pour le nucléaire s’est généralisé après que l’humoriste et présentateur Arjen Lubach ait affiché son opinion positive à la télévision. En fait, des sondages récents indiquent qu’entre 70% et 90% de la population des Pays Bas soutient le nucléaire. Depuis, des personnalités nationales de premier plan, y compris l’ancien ministre de l’Education, de la Culture et des Sciences Ronald Plasterk du parti PVDA (travailliste), et Klaas Dijkhoff, leader du VVD (Parti Populaire pour la Liberté et la Démocratie), ont fait part de leurs critiques à l’égard de la mise en avant de l’éolien et de la biomasse, et ont commencé à militer en faveur de l’inclusion du nucléaire dans la stratégie énergétique.

« Combien de centrales nucléaires je peux avoir en échange de mon soutien ? »

En septembre de cette année, le gouvernement a publié un rapport préparé par les consultants de l’entreprise Enco qui conclut que l’énergie nucléaire est la forme la plus sûre par TWh, et que son coût est équivalent à celui de l’éolien et du solaire quand le coût du système complet est pris en compte.

Centrale nucléaire de Borssele
Photo EPZ

Suite à ce rapport, l’Assemblée Nationale néerlandaise a demandé au gouvernement de réaliser une analyse visant à évaluer les actions nécessaires pour le déploiement de nouveaux réacteurs dans le pays. « [Je soutiendrai votre ambition de réduire les émissions de carbone encore plus, mais] combien de centrales nucléaires je peux avoir en échange de ce soutien ? » a demandé le parlementaire libéral Klaas Dijkhoff pendant le débat du 17 septembre à la chambre des représentants.

Klaas Dijkhoff  Klaas Dijkhoff

Dijkhoff a respecté son engagement en introduisant une motion demandant au gouvernement d’étudier les moyens pour arriver à la construction de nouvelles centrales nucléaires. Les premières conclusions sont attendues dans les tous derniers jours de 2020.

Diverses sources estiment que le plan pourrait inclure de 3 à 10 réacteurs. Au vu de l’objectif d’un démarrage dans la décennie 2030, les travaux de construction pourraient démarrer dès 2025. Les SMR (Small Modular Reactors) font partie des possibilités envisagées, bien que les contraintes de délai et de budget rendent vraisemblable l’option de réacteurs plus éprouvés.

La situation des Pays Bas souligne l’extrême importance d’une opinion publique bien informée

C’est dans ce contexte, plutôt favorable au nucléaire, que EPZ, exploitant du réacteur de Borssele, a récemment annoncé son intention de prolonger sa durée d’utilisation de 20 ans, ainsi que de construire deux réacteurs supplémentaires sur le même site. Il n’est pas encore clair s’il s’agirait d’EPR, d’APR1400 ou encore d’autres designs. La construction de ces réacteurs serait un ajout important à l’unique réacteur à eau légère de 515 MW de Borssele.

En Allemagne, qui est frontalière, des politiciens ont déjà fait connaître leur opposition à la construction de toute centrale nucléaire. Olaf Lies, Ministre de l’Environnement de la Basse Saxe, a déclaré qu’il ferait « tout ce qui est en [son] pouvoir pour empêcher les Pays Bas de connaître une nouvelle aube de l’énergie nucléaire ». Ceci bien que le site de Borssele soit à plus de 200 km de la ville allemande la plus proche…

160816 Olaf Lies – Ministre de l’Environnement de la Basse Saxe

S’il est trop tôt pour savoir déjà avec précision comment cette renaissance néerlandaise du nucléaire va se concrétiser, voir des politiciens lever le défi du climat sur base d’informations scientifiques est une bonne nouvelle en soi. La situation des Pays Bas souligne avant tout l’extrême importance d’une opinion publique bien informée, qui permet aux leaders politiques d’agir librement et utiliser les solutions les plus efficaces pour s’attaquer à la question du climat. Elle constitue un rappel qui sera une source de motivation supplémentaire pour les membres de notre association dans la période à venir !

Notes

https://www.youtube.com/watch?v=YjFWiMJdotM

https://www.gelderlander.nl/politiek/vvd-wil-drie-tot-tien-nieuwe-kerncentrales-kernenergie-is-gewoon-keihard-nodig~a30dcdfa/