«C’est clair. Nous avons aujourd’hui encore davantage de Luxembourgeois, d’étrangers vivant au Grand-Duché et de frontaliers qu’avant le Covid. Presque 20% de plus qu’en 2019». Pour Lucien Houdremont, propriétaire d’un hôtel spa à Remich, la tendance des «Vakanz Doheem» (vacances à la maison) de 2020 n’a pas été stoppée nette par la levée de nombreuses restrictions de voyage. «Les bons d’hôtel ont aidé. J’ai dû en recevoir 1 500 depuis le début de l’opération. Mais désormais la plupart des gens n’en ont pas».
Début juillet, le Statec indiquait que 19% des résidents sondés envisageaient de «passer plus souvent leurs vacances au Luxembourg dans les années à venir». «Un chiffre élevé pour un pays de cette taille», constatait jeudi Alain Krier, responsable recherche chez Luxembourg for Tourism. Et les premiers données sur les réservations de l’été montrent que certains ont tenu parole. «La part des résidents dans les réservations est plus élevée que d’habitude. Elle a même encore augmenté entre les relevés de juin et juillet. sur un échantillon d’une cinquantaine d’hôtels et une quinzaine de campings, ils représentaient près d’un tiers des réservations pour juillet et août. Une année normale c’est 10 à 12%», poursuit Alain Krier.
Certes le taux d’occupation reste inférieur à l’avant pandémie, avec à ce stade «30% pour août et 40% pour septembre, contre 60 à 70% voir plus auparavant».
Pour Alain Krier, les bons d’hôtels jouent encore un rôle. 122 000 ont été utilisés depuis juillet dernier, dont 23 000 de janvier à juin 2021. «Les fêtes privées et mariages qui peuvent à nouveau avoir lieu ont aussi un effet sur la clientèle domestique». Et si les experts du secteur s’attendent à ce que ces nouvelles habitudes s’estompent au fil des années, avec le retour en force des voyages à l’étranger, elles résistent.
Plus généralement, Luxembourg for tourism constate que les réservations pour cet été émanent d’abord de pays de proximité (Belgique, Allemagne, France, Pays-Bas, Suisse). Et les réservation de destination un peu plus lointaines (Italie) progressent. Celle des États-Unis commencent aussi à revenir. Les établissement «des régions touristiques traditionnelles (nord et Est) souffrent moins que le tourisme urbain dans la capitale», note Alain Krier.
«On a une hausse des séjours de quatre, cinq ou six jours. Notamment de Belges qui ne veulent pas aller loin», ajoute Lucien Houdremont.
(Nicolas Martin/L’essentiel)