/«La Croix-Rouge loge 1000 réfugiés au Luxembourg»

«La Croix-Rouge loge 1000 réfugiés au Luxembourg»

Rémi Fabbri est l’invité de L’essentiel Radio tout au long de cette semaine dans la séquence «Story». Mais quel est donc le rôle de Croix-Rouge international ici au Luxembourg? «Pour résumé», affirme le directeur de l’aide internationale à la Croix-Rouge de Luxembourg, «on est des spécialistes pour tout ce qui est habitat humanitaire. Cela correspond à la construction d’abris et de maisons, mais également de latrines ou d’accès à l’eau pour les populations, la construction de camps, la distribution de matériel non alimentaire».

Comment tout cela se met-il en place concrètement après une catastrophe dans un pays? «Le mouvement Croix-Rouge, c’est un mouvement international», rappelle Rémi Fabbri. «Il y a 192 Croix-Rouge dans le monde et ce sont les sociétés nationales du pays en difficulté qui vont contacter les autres sociétés nationales pour les soutenir et nous, nous travaillons avec elles. Au niveau international, on a été créé récemment, on a une quinzaine d’années, et au moment de notre création, on s’est demandé quels étaient les besoins. C’est là qu’on a vu que l’habitat humanitaire en Afrique était une priorité et c’est donc ce besoin-là qu’on a comblé».

Au Luxembourg, aussi, la Croix-Rouge intervient au niveau du logement. «C’est une question prépondérante et on travaille beaucoup avec les migrants et les réfugiés», indique Rémi Fabbri. «On est l’un des acteurs principaux dans le pays et on a actuellement 1000 personnes qui sont logées à travers 13 centres».

Rémi Fabbri en quelques questions

Un mot pour me définir?
Cela dépend à qui vous posez la question. Moi, je dirais «curieux», ma femme dirait «fatiguant». Je suis très très curieux de tout et j’adore découvrir. Mon métier me permet de découvrir des cultures et des gens et j’adore ça.

Quelle couleur dans une boîte de crayons?

Je serais le stylo quatre couleurs. C’est assez facile de dire ça, mais c’est compliqué de se définir par une seule couleur, parce que l’être humain est compliqué et ça dépend des moments. A travers mon métier, je dois m’adapter et je dirais le stylo quatre couleurs.

Qu’est-ce que j’ai appris ou qu’est-ce qui m’a ému dans mes fonctions?


Le premier jour où je suis entré à la Croix-Rouge. C’est une autre mentalité, ce n’est pas un travail, c’est une passion et à travers mon métier, je vis ma passion.

Dans les pays étrangers, sur place, des choses vous ont-elles empêché de dormir?


Des choses sont absolument hallucinantes. On ne pense même pas que l’humain puisse faire des choses telles que j’ai pu les voir. Où notamment? A peu près partout. Au Bangladesh, au Tchad, en République Démocratique du Congo. Au Bangladesh, c’était vraiment choquant, car c’était pendant la crise avec les Rohingyas en 2018. J’étais là, je distribuais du matériel aux familles pendant la période de Noël et puis je suis revenu en France, et là, vous vous dites que c’est deux mondes différents. C’est pas possible que ces mêmes personnes vivent sur la même planète. Il m’a fallu six bons mois pour intégrer que l’on parlait bien de la même chose.

Réécoutez la séquence du mercredi 28 avril 2021

Dans cet épisode 2 de la Story de L’essentiel Radio, Rémi Fabbri, directeur de l’aide internationale à la Croix-Rouge du Luxembourg, nous explique comment ils sont intervenus au tout début de la pandémie. «Le ministère de la Santé nous a contactés au moment où on ne trouvait pas de masque, ni de matériel sanitaire pour venir en soutien à toutes les organisations sanitaires du Grand-Duché», se souvient-il. «En 24 heures, nous avons mis en place deux sites de distribution. Un à Livange et un à Bissen, qui ont permis de distribuer près de 2 millions de matériel sur trois mois».

Et la Croix-Rouge luxembourgeoise de confirmer que «c’est l’expérience à l’internationale qui les a aidés dans cette situation». «On a vraiment repris le mode de fonctionnement «urgence internationale», ajoute Rémi Fabbri, «et on l’a appliqué au Luxembourg». Pour permettre aux soignants de continuer à travailler H-24 au tout début de la pandémie, la Croix-Rouge a ouvert ses maisons relais et ses crèches», souligne Rémi Fabbri. «Nos salariés et nos experts ont mis ça en place, de manière à permettre aux organisations sanitaires de fonctionner au maximum au Grand-Duché».

«On manque de donneurs de sang»

Après avoir confirmé que le Croix-Rouge au Luxembourg pouvait compter sur 20 000 bénévoles, Rémi Fabbri a rappelé que le pays avait toujours besoin de dons de sang. «Actuellement, les stocks sont très bas et on a vraiment besoin de votre aide». 800 000 heures d’aide et de soins sont assurés par la Croix-Rouge. «Et ça représente une grande partie de nos services», confirme-t-il. «C’est pour nous un élément très important, car on vient en aide aux personnes les plus vulnérables et les plus éloignés dans le pays».

13 328, c’est le nombre de donneurs de sang au Luxembourg. «C’est un chiffre très précis et nous sommes toujours dans ces environs-là», reconnaît Rémi Fabbri, à notre micro. «Et une fois de plus, à l’heure actuelle, on manque de donneurs, alors que c’est une façon très simple d’aider le pays et d’aider les gens. Si vous avez cette volonté-là, n’hésitez surtout pas à venir». Français, originaire de Metz, Rémi Fabbri a fait ses études à l’école nationale d’ingénieurs de Metz.

Rémi Fabbri en quelques questions.

Un souvenir de mes 18 ans?
Oui, ce n’est pas encore trop éloigné. C’était une année formidable et c’était vraiment pour moi, la grande liberté, le bonheur et puis, aussi, la rencontre de ma femme.

Faut-il parler fort dans ce monde de l’humanitaire pour être entendu?
C’est une question compliquée et j’ai l’impression que oui. J’écoutais encore les informations ce matin et il y a des choses très graves qui se passent dans le monde, mais ce n’est pas ce qui est mis en avant. On va plutôt parler de football et moins de la mort du président du Tchad, par exemple.

Bluffé par quelle personnalité?
Dans le cadre de mon travail, j’ai eu la chance de travailler avec, un prix Nobel de la paix, le docteur Denis Mokwuege. J’étais encore octobre 2020 à Panzi dans son hôpital à Bukavu où on travaille sur un projet en collaboration avec le ministère de la Coopération et LuxDéveloppement pour soutenir les femmes victimes de violences sexuelles.

Réécoutez la séquence du mardi 27 avril 2021

Quel rôle joue la Croix-Rouge en ce moment dans la gestion de la pandémie de Covid-19 au Luxembourg? «On joue un rôle prépondérant au niveau du pays», rappelle Rémi Fabbri, directeur de l’aide internationale à la Croix-Rouge luxembourgeoise. «Notamment pendant le tout premier confinement de mars 2020 où on a été extrêmement impliqués dans la création de deux centres de distribution de matériels sanitaires, à Livange et à Bissen. On s’est aussi investis dans un centre d’accueil pour les personnes touchées par le Covid, mais qui étaient restées asymptomatiques. On a par ailleurs travaillé pour la hotline du gouvernement avec nos psychologues ou nos assistants sociaux».

Le plus difficile pour la Croix-Rouge aujourd’hui? «Le choix de laisser les expatriés sur place ou de les faire revenir dans leur pays d’origine», reconnaît Rémi Fabbri, «et nous avons pris la décision ensemble de rester sur place pour la plupart d’entre eux». Dans combien de pays la Croix-Rouge luxembourgeoise est-elle présente en 2021? « Actuellement, nous sommes présents dans une dizaine de pays», souligne Rémi Fabbri. «Présents, de manière vraiment physique, avec nos propres expatriés. On travaille principalement en Afrique dans des pays comme le Mali, le Tchad, le Niger, le Cameroun, la République démocratique du Congo, ou encore Madagascar. Et puis en dehors, le Népal et l’Ukraine».

Que se passe-t-il au Niger? Que faites-vous là-bas? «Il y a beaucoup de catastrophes, au niveau du terrorisme, que ce soit avec Boko Haram, ou au niveau des catastrophes naturelles. Notamment, les inondations qui ont eu lieu en septembre 2020. Elles ont amené à la création d’un camp que Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères, est venu visiter. On est également très présents au Burkina Faso. Pour les mêmes raisons, mais là, on travaille plus au niveau des écoles et dans la mise en place de points d’eau».

Rémi Fabbri en quelques questions

Mon premier job?
C’était un job d’été, j’avais 18 ans, je travaillais à France Télécom, au service des dérangements. Avec ce premier salaire, j’ai payé mon inscription à mon école d’ingénieur.

Réécoutez la séquence du lundi 26 avril 2021

La playlist de Rémi Fabbri

U2 et Mary J. Blidge avec le titre «One» arrivent en deuxième position dans cette playlist. «Cette chanson m’a beaucoup marqué et j’adore la voix de la chanteuse», nous dit Rémi Fabbri.

Queen est le premier groupe à intégrer la playlist de Rémi Fabbri avec le titre «Don’t Stop Me Now». «C’est vraiment un groupe que j’adore, c’est la première raison», dit-il, «mais c’est aussi un groupe que mon fils adore et que je lui ai fait découvrir. C’est donc la chanson préférée de mon fils».

U2 et Mary J. Blidge avec le titre «One» arrivent en deuxième position dans cette playlist. «Cette chanson m’a beaucoup marqué et j’adore la voix de la chanteuse», nous dit Rémi Fabbri.

Queen est le premier groupe à intégrer la playlist de Rémi Fabbri avec le titre «Don’t Stop Me Now». «C’est vraiment un groupe que j’adore, c’est la première raison», dit-il, «mais c’est aussi un groupe que mon fils adore et que je lui ai fait découvrir. C’est donc la chanson préférée de mon fils».

(Frédéric Lambert/L’essentiel)