S’il n’est pas le seul indicateur pour mesurer l’impact de la crise sanitaire sur un pays, le taux de mortalité du Covid-19 livre tout de même des enseignements, mais aussi quelques surprises. Qui aurait ainsi pu se douter que la République Tchèque possédait le taux de mortalité le plus élevé de la planète avec 267 décès pour 100 000 habitants juste devant la Hongrie (265)?
Pas épargné non plus par les vagues successives, le Luxembourg s’en sort mieux que ses voisins belges et français avec un taux de mortalité de 128 décès pour 100 000 habitants. La Belgique fait partie des pays d’Europe où le chiffre est le plus haut avec 205 décès pour 100 000 habitants alors qu’en France le taux s’élève à 150 décès pour 100 000 habitants. Malgré une troisième vague plus meurtrière, l’Allemagne ne compte «que» 97 décès pour 100 000 habitants.
Avec une structure de population vieillissante et un climat froid favorable aux virus, les pays d’Europe sont de toute façon bien plus vulnérables que les nations de l’hémisphère Sud. Une réalité qui prévaut aussi pour les États-Unis où le taux de mortalité s’établit à 172 décès pour 100 000 habitants.
Situation hors de contrôle au Brésil
C’est à la lumière de ce contexte que la gestion du Brésil apparait comme particulièrement catastrophique. Le pays le plus peuplé d’Amérique du Sud a une population relativement jeune (l’âge médian est de 32,4 ans) et un climat tropical. Cela ne l’empêche pas d’être la région avec le pire taux de mortalité des Amériques (176 décès pour 100 000 habitants). Il devance désormais le Pérou (174 pour 100 000) et le Mexique (165 pour 100 000) au rang des territoires les plus touchés de tout l’hémisphère Sud.
Selon les projections du démographe José Eustaquio Alves, la situation sanitaire est tellement hors de contrôle au Brésil que le pays gouverné par le président d’extrême droite Jair Bolsonaro devrait dépasser en moins d’un mois le Royaume-Uni (187) ou l’Italie (194). La propagation du variant explique en partie ces chiffres. Une étude récente a montré que plus de 52% des Brésiliens en soins intensifs en mars avaient moins de 40 ans, contre 14,6% au début de la pandémie, il y a un an.
(Thomas Holzer/L’essentiel)