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Le Luxembourg ne veut pas interdire Pornhub

En décembre dernier, un article du New York Times faisait l’effet d’une bombe: le quotidien américain affirmait que le site Pornhub – un des plus populaires de la planète – proposait des contenus illicites. Sur les quelque 6,8 millions de vidéos publiées chaque année sur le site, «beaucoup montrent des abus perpétrés sur des enfants et des violences non consenties», selon le quotidien américain. Dans la foulée, Mastercard et Visa avaient déclaré que leurs cartes de crédit ne pourraient plus être utilisées dans l’immédiat pour effectuer des paiements sur Pornhub.

Le siège fiscal de Pornhub étant au Luxembourg, les députés socialistes Dan Biancalana et Mars di Bartolomeo ont interpellé le gouvernement sur la question dans une question parlementaire. Dans leur réponse, les ministres concernés (Sam Tanson, ministre de la Justice, Xavier Bettel, ministre des Communications et des Médias et Franz Fayot, ministre de l’Économie) ont d’abord indiqué que le gouvernement condamnait «le plus fermement possible la diffusion de ces vidéos».

«Aucune enquête n’est en cours»

Ils ont ensuite noté que concernant la pédopornographie, les autorités judiciaires et la police grand-ducale luttaient «depuis longue date contre ce phénomène et poursuivent de manière conséquente toute personne qui se rend coupable d’infractions en ce domaine». Le pays est par ailleurs doté d’une «série de mécanismes destinés à faire en sorte que les contenus illicites soient identifiés et, le cas échéant, supprimés rapidement et diligemment». Les ministres ont indiqué qu’«actuellement, aucune enquête n’est en cours concernant des vidéos qui montreraient des abus sexuels sur mineurs provenant du site Internet Pornhub».

Quant à la question de «se dissocier de cette industrie sachant que le siège fiscal du site se trouve sur notre territoire», la réponse des ministres est claire : si «le Luxembourg ne poursuit aucune politique consistant à promouvoir le développement de ce type d’activité (…) il se voit obligé de respecter les libertés de commerce et d’expression garantis par la Constitution». Et de rappeler «que la diffusion de contenu pornographique, qu’il soit sous forme d’images, de textes, de vidéos, n’est pas illicite en soi et que la liberté d’établissement s’applique aussi aux entreprises de cette industrie». Ainsi, «le Luxembourg ne se trouve donc pas dans une position de pouvoir prendre des mesures restrictives à leur égard».

Les ministres confient par ailleurs qu’il n’est pas «opportun de proposer une interdiction générale des sites pornographiques» mais plutôt préférable de «promouvoir l’éducation affective et sexuelle».

(mc/L’essentiel)